le 13 septembre 2005
Pour sauver son jour et remplir de joie radieuse, de stupéfaction intellectuelle et d’émulation partagée les années qui viennent, connectez-vous au net et passez deux heures à assimiler les cinq règles simples du jeu de go. Autre option : dévorez les premiers tomes de Hikaru No Go.
En séance, les psys jouent avec les enfants parce que les enfants parlent par leur jeu. Le psy apprend donc à parler en jouant, à écouter la petite musique des jeux, les métaphores qu’ils inscrivent, les idéaux et les fantasmes qu’ils actualisent, la logique de classe qu’ils pérennisent.
Un jeu où l’on déplace, à l’Attila, sa meute pour tuer le roi adverse, ça l’intrigue.
Un jeu où son calcul conduit son partenaire à faire le mort, ça le surprend.
Un jeu où l’on gagne par le bluff et la duplicité, ça l’inquiète.
Alors quand il rencontre un jeu où le but est de construire du territoire, un jeu esthétiquement magnifique où le plaisir ne s’obtient pas dans le triomphe mais par le partage respectueux, ferme et équilibré, le psy qui joue avec les enfants s’arrête.
Dès les premières parties, le go apparaît, pour le débutant que je suis, comme une réserve quasi-infinie de métaphores cliniques.
Bonne forme, mauvaise forme (…)
Source : Liens